Car il est une chose de considérer les formes de socialité humaine à partir d’une théorisation sociologique, d’en décrire et conceptualiser les valeurs essentielles de façon relativiste, il en
est tout à fait une autre de vivre ses valeurs.
Façons de percevoir, de juger, de comprendre, mais aussi de normer, d’engager, d’orienter l’action humaine. En tant que domaine de sens, ces formes participent à la condition même de leur
existence, ordonnant, hiérarchisant, mettant en forme ce qui est, et bien entendu, ce qui doit être.
Cette hiérarchie de valeurs, qui organise, informe et englobe la société, est à la fois « sens, domaine de sens et condition du sens », fondant la supériorité du sens global sur les choix
éthiques de l’individu subjectif.
Ainsi l’individu empirique ne peut être conçu qu’au sein d’une totalité englobante, définie selon un contexte social et historique déterminé, et il ne se comprend
que, relationnelle ment, à partir de valeurs qui déterminent un domaine de sens particulier.
C’est à partir du moment où l’on n’estime plus comme allant de soi ses propres valeurs que la relation à l’autre s’instaure et qu’il y a décentrement. Dans ce contexte, la démocratie n’est pas
seulement un ensemble de procédures : elle suppose une culture, dynamique, qui lui donne sens et l’inscrit dans un horizon commun de compréhension.
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