C'est la liberté dont nous faisons ainsi l'expérience à travers le choix moral.
Quel visage a-t-elle pour nous ?
Celui d'une spontanéité, d'un pouvoir de commencer quelque chose ou d'y mettre fin sans que rien ne nous y contraigne.
On ne fait pas le bien parce qu'on on aurait intériorisé des règles extérieures venues de notre éducation bourgeoise (laïque, catholique etc . . .)
Ni par l'effet de dispositions psychologiques (culpabilité, vanité, compassion . . . ) : tout cela est bien présent mais non déterminant.
Ce qui pousse à agir est un élan intérieur, la vision pressante d'une nécessité.
Car il y a dans la bonne action l'idée d'une responsabilité, d'une mission, d'une charge aussi.
Mais le paradoxe est que cette tâche à accomplir ne préexiste pas à mon action. C'est mon action qui la manifeste et qui en dévoile la nécessité : c'est ainsi qu'il faut agir, c'est cela qui doit être fait.
Rien ne m'y oblige ou plutôt je m'y oblige moi-même.
C'est la bonne action qui fait naître la morale ,qui lui confère une existence tangible car elle répond à une attente, à une conviction.
Alors oui la morale est indissociable d'un espoir, qui est comme une nostalgie d'un monde meilleur, et la volonté de lui donner vie, d'en valider la pertinence.